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Sermon de S. Exc. R. Mgr Bacqué, Nonce Apostolique, donné à Gricigliano le 2 février 2016 pour la fête de la Purification de la Vierge Marie


(Cliquez ici pour voir les photos de la Messe pontificale célébrée par S. Exc. R. Mgr Bacqué)

 

Mgr le Prieur Général,

M. le Supérieur du Séminaire,

Chers Chanoines, chers Séminaristes,

Chères Religieuses adoratrices du Cœur Royal de Jésus,

Une bonne nouvelle vient donc d'être communiquée (comme vous l'a annoncé Mgr le Prieur Général).

 

Le Saint Siège, en l'occurrence la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, intégrant la Commission Ecclesia Dei a approuvé définitivement les Constitutions de l’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre. C'est une très importante décision.

 

À l'invitation de Mgr Wach, et pour bien sur remercier le Seigneur, j'ai la joie de célébrer cette messe pontificale de la Purification de la bienheureuse Vierge Marie, qui accompagne l'heureuse circonstance que je viens d'évoquer.

 

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi-soit-il.

 

La Purification de la Vierge Marie est le nom de la fête de ce jour, selon la tradition séculaire et donc selon la forme extraordinaire du rite. Mais nous pouvons dire aussi Présentation du Seigneur Jésus au Temple, rencontre du Christ et de son peuple en la personne du vieillard Siméon, et encore la Chandeleur, fête de la Lumière, tels sont les thèmes multiples de cette célébration, qui, quarante jours après Noël, clôture les solennités de la manifestation de Dieu parmi les hommes en son Verbe fait chair. C'est aussi la conclusion de l'année de la Vie Consacrée, selon la volonté du Pape François.

 

En se rendant au Temple de Jérusalem, la Sainte Vierge et Saint Joseph se conforment aux prescriptions de la loi juive pour la naissance d'un premier né. Dans cette tradition, le père consacre au Seigneur son premier fils, par une offrande, en souvenir de la libération d'Israël de la servitude d'Égypte.

 

En outre, la Loi déclarait toute jeune femme d'Israël impure après un enfantement.  Pour sa purification, la jeune maman devait alors offrir à Dieu un jeune agneau et une colombe si elle était de fortune aisée, mais pour des gens pauvres, comme Marie et Joseph l'on n'était tenu d'offrir que deux colombes ou deux tourterelles. Dans cette belle scène évangélique, admirablement reproduite entre autres par la tapisserie de Rafael dans la Chapelle Pauline au Vatican, nous voyons que la fidèle observance de la loi va donner l'occasion aux parents de Jésus d'entrevoir la grande nouveauté de l'Alliance que leur Fils vient d'accomplir. Nous assistons ainsi à la rencontre des deux Testaments, l'Ancien et le Nouveau. Jésus présenté dans l'ancien Temple, est, Lui, le nouveau Temple! Il vient visiter son peuple, en accomplissant l'obéissance à la Loi et en inaugurant les temps ultimes du Salut. Jésus rencontre deux personnes d'âge, Siméon et la prophétesse Anne, qui symbolisent l'Ancien Testament.

 

Sans doute, de nombreuses autres personnes étaient présentes, prêtres et lévites, fidèles et pèlerins. Mais tous ceux-ci ne se rendent compte de rien. Jésus, pour eux, n'est que le Fils premier né de parents très simples.

 

Seules deux personnes âgées comprennent ce qui se passe. Éclairés par l'Esprit Saint, ils trouvent dans l'Enfant-Jésus l'accomplissement de leur longue attente. En eux, l'Ancienne Alliance exprime la joie de la rencontre avec le Rédempteur. Ils accompagnent Jésus, Marie et Joseph au seuil de la Nouvelle Alliance. Siméon bénit Marie et Joseph et reçoit l'Enfant-Jésus dans ses bras. Siméon est l'image de l'attente, de la persévérance aussi. Il nous montre qu'il ne faut pas nous décourager et que somme toute l'essentiel n'est pas tant d'obtenir sinon de demander. Il l’a pris l'Enfant-Roi dans ses mains, il l'élève avec admiration, puis le rend à Marie.

Maintenant Siméon peut partir. Son rôle est fini. C'est le Nunc Dimittis de l’Évangile :

« Nunc dimittis servum tuum, Domine ».

 

Et nous chers amis, est-ce que nous savons attendre le Seigneur, allez à sa rencontre pour qu'II ne passe pas sans que je ne le reconnaisse, sans que je ne le prenne dans mes bras, comme le recommande Saint François de Sales « le pédagogue de l'amour » dans un sermon de la Fête de la Purification. Il est vrai, certes, que le Seigneur prend parfois des formes déconcertantes, suscite des évènements surprenants. Ayons la foi d'un Siméon pour savoir Le reconnaître dans nos vies de prêtres, de professeurs, de séminaristes ou de religieuses. Ayons l'œil ouvert et le cœur aux aguets, dans la prière privée ou au chœur, dans l'étude, dans l'exécution de nos charges, de nos devoirs. Un théologien écrivait : « Dans le devoir, c'est Jésus qui vient à ma rencontre ».

 

Purification de Marie. Il nous faut porter notre regard plus longuement sur Marie.  Au Temple elle vient se soumettre à un rite dont les gens doivent penser naturellement qu'il la concerne, mais qui en réalité ne la concerne pas comme Mère de Dieu. D'aucuns penseraient: si Marie s'y prête, c'est par égard pour les gens et afin de ne pas scandaliser. D'autres, comme Saint François de Sales, écriront que la Vierge Marie agit de la sorte par esprit d'humilité. Dans un autre sermon, l'évêque de Genève s'écrie: « Plus la dignité des personnes qui s'humilient est grande, plus aussi le pacte d'humilité est estimable ».

 

J'ajouterai que Marie, « la Patronne Principale de l'Institut », de son vivant a été méconnue. Elle a vécu toute sa vie sans recevoir les égards qui lui étaient dus. Elle n'en a pas conçu d'amertume. Le « oui », le « fiat » de sa réponse à l'Ange de l'Annonciation l'a toujours accompagné.

 

Notre Évangile, les paroles de Siméon « Lumen ad revelationem gentium » - Lumière qui éclaire les nations - ainsi que la liturgie qui a précédé cette messe proprement dite, bénédiction et distribution des cierges ; la procession, manifestent cette lumière qui émane de Jésus et qui rayonne sur Marie et Joseph, sur Anne et Siméon et à travers eux sur nous tous.

 

Les Pères de l'Église ont vu sur le visage du Christ resplendir la beauté divine. Le rite de ce jour est le signe que nous devons porter Jésus, Jésus dont nous devons témoigner, que nous devons faire connaître autour de nous. C'est là notre mission, c’est là notre vocation.

Qu'II soit notre lumière et la lumière du monde ! Que l'Institut du Christ Roi Souverain Prêtre, affermi par l'approbation définitive de ses Constitutions, fasse rayonner toujours davantage la lumière de Jésus Enfant-Roi!

 

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.

 

+ F. Bacqué