La Règle de Saint-Benoît pour tous les jours de l'année 1er février
Au quatrième degré d’humilité, s’il
arrive que, dans cette voie d’obéissance, on soit en butte à toute sorte
de difficultés, de traitements durs ou même injustes, alors, au lieu de
protester, on met tout son cœur à embrasser la patience, et à tout
supporter sans lâcher prise ni reculer d’un pas, car l’Ecriture dit :
"Qui persévère jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé." Et en un autre
endroit : "Que ton cœur s’affermisse, et soutienne les délais du
Seigneur. Elle montre encore que l’âme fidèle doit, pour le Seigneur,
tout endurer et jusqu’aux pires contrariétés, quand elle fait ainsi
parler ceux qui sont dans l’épreuve : "C’est à cause de Toi qu’à
longueur de journée nous sommes exposés à la mort et traités comme menu
bétail de boucherie." Inébranlables toutefois dans l’espérance de la
rétribution divine, ils poursuivent avec joie : "Mais en toutes ces
rencontres nous gardons l’avantage, pour l’amour de Celui qui nous a
aimés." Ailleurs on lit encore dans l’Ecriture : "Vous nous avez
éprouvés, Seigneur, vous nous avez fait passer par le feu, comme
l’argent qu’on éprouve dans la fournaise ; vous nous avez fait prendre
au lacet, vous avez accumulé les tribulations sur nos épaules." Et qu’il
nous faille ainsi subir le joug d’un supérieur, la suite du texte le
montre bien : "Vous avez placé des hommes comme un poids sur nos têtes."
De fait, c’est par la patience au milieu des contradictions et des
injustices qu’on accomplira jusqu’au bout le précepte du Seigneur :
frappé sur une joue, on tendra l’autre ; à qui ravit la tunique, on
abandonne par surcroît le manteau ; engagé pour une corvée d’un mille,
on en fera deux ; avec l’Apôtre Paul on supporte les faux frères, et à
ceux qui maudissent, on adresse en retour des paroles de bénédiction. |