La Règle de Saint-Benoît pour tous les jours de l'année 2 juin Au quatrième degré d’humilité, s’il arrive que, dans cette voie d’obéissance, on soit en butte à toute sorte de difficultés, de traitements durs ou même injustes, alors, au lieu de protester, on met tout son cœur à embrasser la patience, et à tout supporter sans lâcher prise ni reculer d’un pas, car l’Ecriture dit : "Qui persévère jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé." Et en un autre endroit : "Que ton cœur s’affermisse, et soutienne les délais du Seigneur. Elle montre encore que l’âme fidèle doit, pour le Seigneur, tout endurer et jusqu’aux pires contrariétés, quand elle fait ainsi parler ceux qui sont dans l’épreuve : "C’est à cause de Toi qu’à longueur de journée nous sommes exposés à la mort et traités comme menu bétail de boucherie." Inébranlables toutefois dans l’espérance de la rétribution divine, ils poursuivent avec joie : "Mais en toutes ces rencontres nous gardons l’avantage, pour l’amour de Celui qui nous a aimés." Ailleurs on lit encore dans l’Ecriture : "Vous nous avez éprouvés, Seigneur, vous nous avez fait passer par le feu, comme l’argent qu’on éprouve dans la fournaise ; vous nous avez fait prendre au lacet, vous avez accumulé les tribulations sur nos épaules." Et qu’il nous faille ainsi subir le joug d’un supérieur, la suite du texte le montre bien : "Vous avez placé des hommes comme un poids sur nos têtes." De fait, c’est par la patience au milieu des contradictions et des injustices qu’on accomplira jusqu’au bout le précepte du Seigneur : frappé sur une joue, on tendra l’autre ; à qui ravit la tunique, on abandonne par surcroît le manteau ; engagé pour une corvée d’un mille, on en fera deux ; avec l’Apôtre Paul on supporte les faux frères, et à ceux qui maudissent, on adresse en retour des paroles de bénédiction. |