La Règle de Saint-Benoît
pour
tous les jours de l'année
17 juillet
38 - DU LECTEUR SEMAINIER
La lecture ne doit jamais faire défaut pendant les repas, et il ne
s’agit pas que le premier venu s’empare du livre et se propose séance
tenante pour faire cette lecture, mais qu’un frère entre le dimanche en
fonction pour la semaine entière. Il débutera en sollicitant pour lui
les prières de tous, après la messe et la communion du dimanche, afin
que Dieu le préserve de se laisser gagner par une vaine prétention. A
cet effet, tous reprendront trois fois après lui le verset Domine, labia
mea aperies, et os meum annuntiabit laudem tuam. Il recevra alors la
bénédiction qui l’introduit dans cet office de lecteur.
A table on gardera un silence si profond que l’on n’y entende aucun
chuchotement, aucune autre voix que celle du lecteur. Le service doit
s’effectuer de telle sorte que les uns et les autres pourvoient aux
besoins de chacun dans le boire et le manger, et que nul n’ait sujet de
demander lui-même quoi que ce soit. Si toutefois c’était nécessaire, on
attirera plutôt l’attention par un signe qu’en formulant une
réclamation. Personne n’aura non plus la hardiesse au réfectoire de
poser des questions à propos de la lecture ou sur quelque autre matière,
car ce serait une occasion de désordre. Il peut arriver cependant que le
supérieur juge opportun de prononcer quelques paroles instructives, mais
il sera bref.
Le lecteur de semaine, avant de commencer sa lecture, recevra le mixte,
soit en raison de la sainte communion qui précède, soit pour s’épargner
la fatigue d’un jeûne prolongé. Il prendra ensuite son repas en même
temps que les semainiers de la cuisine et les serviteurs de table.
Les frères ne sont pas tous lecteurs ou chantres à tour de rôle, mais
ceux-là seuls dont la lecture est profitable à ceux qui les écoutent. |