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Ornement pontifical du Tricentenaire
de l'Ordre de la Visitation

Auteur : sœur Marie-Stanislas Martinoli (Belfort, 1884 - Autun, 1971) et autres.

Fonds : damas de soie ivoire.

Broderie : fils d'or (filé couvert, filé ondé, cannetilles mates, brillantes, frisées). Fils de soie, torsades de soie. Frange dorée. Galon tissé or et soie. Couchure, guipure ; passé empiétant, point de tige, point de nœud.

Composition de l’Ornement

- Chasuble (hauteur 118 cm), son étole, son manipule, sa bourse, son voile de calice (longueur 69 cm)

- Chape (hauteur 135 cm) et son étole pastorale (1,305 m)

- Une Dalmatique et une Tunique (hauteur 104 cm) avec l’étole diaconale (longueur 1,128 m)

 

Brodé au monastère d'Autun en 1908-1910. Apporté à Paray le Monial à la fermeture du monastère en 1962. Déposé en 2000 au musée de la Visitation de Moulin.

Toute l'iconographie de cet ensemble est fort heureusement expliquée dans une Lettre circulaire d'Autun, datée du 21 décembre 1910, en réponse à des demandes émanant de plusieurs monastères. On y apprend notamment que la supérieure du monastère, la Mère Marie-Aimée Berger ( 1943) avait fait commencer cet ornement deux ans auparavant en vue de la canonisation de Marguerite-Marie Alacoque. Cet heureux événement ayant été retardé (il n'eut lieu qu'en 1920), l'ornement fut alors utilisé pour les fêtes du tricentenaire. Guidées par une artiste « amie de la Communauté », Mademoiselle E. Soudan (on n'en sait pas plus à son sujet), les brodeuses confectionnèrent cet ornement complet « destiné à retracer les ineffables relations du Sacré-Cœur avec sa bien-aimée disciple ». Brodés au passé, les nombreux médaillons font revivre « les principales visions et faveurs accordées à Marguerite-Marie » et s'encadrent dans une riche broderie de même style, où les roses et les marguerites s'épanouissent au milieu des rinceaux d'or.

La Chasuble

Au centre de la croix dorsale de la chasuble, le Christ présente son Cœur rayonnant de lumière ; et dans un autre médaillon au dessous se tient modestement Marguerite-Marie Alacoque, les bras croisés sur la poitrine. Dans des coloris plus assourdis, des scènes liées à la Passion (La Cène et Le Christ au Jardin des Oliviers), ainsi que divers instruments du supplice, se répartissent sur les branches de la croix. Un ange en prières (l'ange gardien de la future sainte) occupe le centre de la colonne frontale.

La Dalmatique et la Tunique

La Dalmatique et la Tunique mêlent à d'autres médaillons les 33 invocations en latin des litanies du Sacré-Cœur, enchâssées dans l'or et la soie. Sur l'une figurent d'un côté les fondateurs de l'ordre et, de l'autre, la Vierge présentant l 'Enfant-Jésus à la voyante et La Vision du trône de feu. Sur l'autre apparaissent le vénérable père Claude La Colombière (confesseur de Marguerite-Marie, canonisé en 1992) et saint François d'Assise sur une face, et l 'Association des Séraphins autour du Cœur du Christ, et Le Purgatoire avec les âmes avides de recevoir le Sang qui s'échappe de la plaie du Cœur de Jésus, sur l'autre face.

La Chape

Le chaperon de la chape offre la scène la plus importante en dimensions comme en signification : « Au milieu des nuages traversés par des rayons de feu, Notre-Seigneur, debout et majestueux montre son Cœur enflammé à Marguerite-Marie à genoux dans l'attitude de l'extase ». Les médaillons des orfrois présentent d'un côté Le Christ portant sa croix, et de l'autre l 'Ecce Homo entourés du texte en latin de l'Oremus des litanies. Et le dernier cartouche de chaque orfroi contient respectivement les armes de la Visitation et celles des saints fondateurs, ainsi que les armes de Marguerite-Marie, du pape Pie X, et de l'évêque du diocèse, Mgr Villard, accompagnées des dates de fondation de la Visitation et de son tricentenaire : 6 juin 1610 - 6 juin 1910.

La Lettre circulaire décrivant ces ornements indique encore que « les ouvrières ... virent leur travail béni de Dieu et les ornements, œuvre d'amour et d'obéissance plus encore que d'adresse, purent êtres appelés un poème écrit avec l'aiguille à la gloire du Cœur de Jésus et de son humble Amante ». Or, s'il est certain que les médaillons en « peinture à l'aiguille» dénotent quelques maladresses, le travail des cartouches aux fils d'or, en revanche, est d'une étonnante qualité.

Au moment du dépôt de cet ornement au musée de la Visitation de Moulins en 2000, la sœur Marie-Raphaëlle Robert, professe d'Autun (née en 1916) a témoigné de la participation de la sœur Marie-Stanislas Martinoli à son exécution. Du reste la Notice de la Vie de cette dernière signale que : « Son talent pour la peinture et les travaux à l'aiguille étaient remarquables. Des ornements de grande valeur sortirent de ses mains ».

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