Le Saint du Jour
4
octobre
Saint François d’Assise
(1182-1226)
Leçons du Bréviaire
Romain
François naquit à Assise en Ombrie [vers 1181], et suivit l’exemple de son père,
en se livrant au commerce, dès sa jeunesse. Un jour qu’un pauvre lui demanda
l’aumône pour l’amour de Jésus-Christ, François, contre son habitude, le
repoussa d’abord, mais troublé aussitôt de ce refus, il lui accorda plus qu’il
n’avait coutume de donner, et, le jour même promit à Dieu de ne jamais refuser
son aumône à quiconque la lui demanderait. Quelque temps après il tomba
gravement malade, et à peine fut-il guéri qu’il commença à se livrer très
ardemment aux offices de la charité, et fit de tels progrès dans cette vertu
qu’épris de la perfection évangélique il distribuait aux pauvres tout ce qu’il
possédait. Son père ne put souffrir une telle conduite, aussi l’obligea-t-il,
par devant l’Évêque d’Assise, à renoncer à tous les biens patrimoniaux. François
abandonna tout et jusqu’à ses habits, disant que désormais il aurait un motif de
plus de répéter : Notre Père, qui êtes aux cieux [1206].
Ayant entendu lire cette parole de l’Évangile [vers 1208-1209]: «Ne possédez ni
or, ni argent, ni aucune monnaie dans vos ceintures, ni sac pour la route, ni
deux tuniques, ni chaussures» (Mt 10, 9-10), François se proposa de la prendre
pour règle de vie. Quittant donc ses chaussures, se contentant d’une seule
tunique, et s’associant douze compagnons, il institua l’Ordre des Mineurs. En
l’année mil deux cent neuf, il se rendit à Rome, pour que le Saint-Siège
confirmât la règle de son Ordre. Sa demande fut d’abord rejetée par le souverain
Pontife Innocent III. Mais ayant vu en songe, pendant la nuit, celui qu’il avait
repoussé, soutenir sur ses épaules la basilique de Latran chancelante, le Pape,
troublé par cette vision, fit rechercher François, le reçut avec bonté et
confirma sa règle [1215]. Le saint fondateur envoya donc ses frères prêcher
l’Évangile dans tout l’univers ; et lui-même, ambitionnant la gloire du martyre,
fit voile pour la Syrie, où il fut reçu par le Soudan avec toutes sortes
d’égards. N’obtenant pas le résultat qu’il désirait, il revint en Italie.
Après avoir construit quantité de maisons de son institut, François se retira
dans la solitude, sur le mont Alverne. Ayant commencé là un jeûne de quarante
jours, en l’honneur de l’Archange saint Michel, il advint qu’en la fête de
l’Exaltation de la sainte Croix [1224], un Séraphin lui apparut, portant entre
ses ailes l’image du Crucifié. Ce Séraphin imprima sur les mains, les pieds et
le côté de François, les stigmates des clous. Saint Bonaventure affirme dans ses
lettres avoir entendu le Pape Alexandre IV déclarer, dans un sermon, qu’il avait
vu les stigmates. Ces témoignages de l’amour de Jésus-Christ excitèrent
l’admiration de tous. Enfin, deux ans après, se sentant gravement malade,
François voulut qu’on le transportât dans l’église de Sainte-Marie-des-Anges,
afin de rendre, son dernier souffle là même où Dieu lui avait accordé la vie de
la grâce. En ce lieu, il exhorta ses frères à conserver très fidèlement la
pauvreté, la patience et la foi de la sainte Église romaine. Pendant qu’il
récitait le Psaume: «De ma voix, j’ai crié vers le Seigneur» (Ps 141, 2) étant
arrivé à ce verset: «Des justes m’attendent jusqu’à ce que vous m’exauciez» (v.
8), il rendit son âme à Dieu. C’était le quatrième jour des nones d’octobre
[1226]. De nombreux miracles l’ayant illustré, Grégoire IX l’inscrivit au
catalogue des Saints [1228].
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