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6 janvier

 

Épiphanie
 

 

Chacun sait bien que, si le 25 décembre est d'origine occidentale, l'Épiphanie est d'origine orientale, encore qu'il est difficile de situer avec précision l'époque où la conjonction des deux traditions fit, en Occident, célébrer la naissance du Christ au 25 décembre et la visite des mages au 6 janvier. Une pèlerine des Gaules, Ethérie, qui visita Jérusalem à la fin du IV° siècle, raconta, dans un récit que l'on a retrouvé en 1884, que le 6 janvier et les sept jours qui suivaient, on y commémorait la nativité et la manifestation du Messie. Cependant, l'objet de l'Epiphanie dans l'Eglise de Jérusalem est un peu difficile à déduire des écrits d'Ethérie à cause de la disparition des premières pages. Dans la nuit du 5 au 6 janvier, on processionnait vers la basilique de Bethléem où on célébrait le Sacrifice de la Messe avant de s'en retourner au chant du Benedictus qui venit in nomine Domini. Au matin du 6 janvier, une nouvelle liturgie réunissait les fidèles dans la basilique majeure du Golgotha. Si toutes les églises d'Orient semblaient célébrer alors l'Epiphanie par le même genre de liturgie, il est probable qu'elles le faisaient à des jours différents, comme en témoignait, au III° siècle, saint Clément d'Alexandrie. Les églises grecques de Constantinople, d'Antioche et d'Alexandrie, avant d'adopter le 25 décembre pour commémorer la naissance du Sauveur, célébraient au 6 janvier la manifestation du Seigneur (Epiphanie) où elles incluaient la naissance de Jésus à Bethléem, son baptême par Jean-Baptiste dans les eaux du Jourdain, à quoi s'ajouteront la visite des Rois-Mages et le premier miracle des noces de Cana quand la Nativité sera, au premiers tiers du V° siècle, universellement placée, dans l'Eglise catholique, au 25 décembre. Il est indéniable qu'au IV° siècle, les Gaules connaissaient la fête de l'Epiphanie. En effet, Ammien Marcellin relate que Julien, sur le point de devenir empereur, alors qu'il était à Vienne, le 6 janvier 361, se rendit en grande cérémonie à l'église pour faire croire à son orthodoxie dans la foi catholique.
On dit que Rome adopta d'autant mieux cette fête qu'elle tombait à la même date que le jour du cycle païen où se célébrait le triple triomphe d'Auguste. L'Afrique suivit l'exemple de Rome et dans tout l'Occident l'Epiphanie se célébra, comme Noël, à un jour fixe dès le IV° siècle. Au dire de saint Paulin de Nole, au jour de l'Epiphanie, l'Eglise d'Occident célébrait l'apparition de l'étoile aux Rois-Mages et leur venue à Bethléem en même temps que le baptême de Jésus et son premier miracle à Cana, mais ces deux derniers événements sont au second plan et regardés comme la suite logique de l'Epiphanie. Saint Augustin, saint Léon le Grand et saint Grégoire I° insistent sur l'adoration des Rois-Mages comme étant le mystère prédominant de l'Epiphanie.