Le Saint du Jour
30 avril
SAINTE CATHERINE DE SIENNE
(1347-1380)
Patronne
d'Italie
Leçon du Bréviaire Romain
Catherine, Vierge de Sienne, née de parents pieux, demanda et
obtint l’habit de saint Dominique, tel que le portent les Sœurs de la Pénitence.
Son abstinence était grande, et admirable l’austérité de sa vie. Il lui arriva
une fois de passer à jeun tout le temps depuis le Mercredi des Cendres jusqu’à
l’Ascension du Seigneur, sans avoir pris autre chose que la communion
eucharistique. Elle était souvent aux prises avec les démons, qui la
poursuivaient par de fréquentes attaques. Des fièvres ardentes et diverses
autres maladies lui servaient aussi d’épreuves. Le nom de Catherine devint si
célèbre et sa sainteté si répandue, que de toutes parts on lui amenait des
malades et des gens tourmentés du malin esprit. Elle commandait au nom du Christ
aux maladies et aux fièvres, et contraignait les démons à sortir des corps
qu’ils obsédaient.
Se trouvant à Pise, un dimanche, après avoir reçu la nourriture céleste, elle
fut ravie en extase, et vit le Seigneur crucifie qui venait à elle environne
d’une grande lumière. Cinq rayons partaient des cicatrices de ses plaies: ils se
dirigèrent sur cinq endroits du corps de Catherine. Elle comprit le mystère;
mais elle pria le Seigneur que les stigmates ne parussent pas. Aussitôt les
rayons changèrent leur couleur de sang en une autre très éclatante, et sous la
forme d’une lumière très pure ils atteignirent ses mains, ses pieds et son cœur.
La douleur qu’elle éprouva des plaies qu’ils lui laissèrent était si poignante,
qu’elle pensa que si Dieu ne l’eût modérée, elle devait promptement succomber.
Le Seigneur plein d’amour pour son épouse lui accorda cette nouvelle grâce, que
tout en ressentant la douleur des plaies, les marques sanglantes ne fussent pas
visibles. La servante de Dieu rendit compte de ce phénomène à Raymond son
confesseur : ce qui a été cause que la piété des fidèles voulant représenter ce
miracle, a eu soin de peindre sur les images de sainte Catherine des rayons
lumineux partant des cinq parties stigmatisées de son corps.
Sa science était infuse et non acquise. Des professeurs en théologie lui
proposèrent les plus difficiles questions sur la théologie; elle sut y
satisfaire. Personne n’approcha d’elle qu’il n’en devînt meilleur; elle étouffa
beaucoup de haines, et fit cesser plusieurs inimitiés mortelles. Elle se rendit
à Avignon auprès du pape Grégoire XI, pour obtenir la paix des Florentins qui
étaient en différend avec l’Eglise, et qui pour ce sujet avaient été frappes
d’interdit. Elle fit connaître à ce pape qu’elle savait par révélation le vœu
qu’il avait l’ait de se rendre à Rome, et qui n’était connu que de Dieu seul. Ce
fut à sa persuasion que le Pontife se résolut à revenir en personne s’asseoir
sur son siège : ce qu’il accomplit enfin. Elle fut tellement considérée de
Grégoire et d’Urbain VI, son successeur, qu’ils l’employèrent en diverses
ambassades. Enfin, après avoir brillé de l’éclat de toutes les vertus, du don de
prophétie et d’un grand nombre de miracles, étant âgée d’environ trente-trois
ans, elle sortit de ce monde pour s’unir à l’Epoux. Le pape Pie II la mit au
nombre des saintes vierges.
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