La Règle de Saint-Benoît
pour
tous les jours de l'année
7 novembre
31 - QUEL DOIT ETRE LE CELLERIER DU
MONASTERE
Comme cellérier du monastère, on choisira dans la communauté un frère
judicieux, mûr de caractère, sobre dans le boire et le manger, qui ne
soit ni altier, ni turbulent, un homme incapable de nuire, ni trop lent
ni trop prompt à la dépense, mais s’inspirant toujours de la crainte de
Dieu, tel, en un mot, qu’il puisse tenir lieu de Père pour toute la
famille monastique.
Sa compétence s’étend sur toutes choses, sans s’écarter jamais des
ordres de l’abbé, ni manquer d’accomplir ce qui est commandé.
Il ne contristera point les frères. Et si l’un d’eux vient à lui
demander ce qui n’est pas raisonnable, qu’il s’abstienne de procédés
rebutants et blessants, et représente avec humilité qu’à une requête mal
fondée on ne peut raisonnablement satisfaire.
Il veillera sur son âme et gardera toujours à la mémoire cette
exhortation de l’Apôtre : " Celui qui aura bien rempli son ministère,
méritera de monter au degré supérieur. "
Les malades, les enfants, les hôtes, les pauvres, autant de gens qui
relèvent de sa particulière sollicitude. Il peut être certain qu’au jour
du jugement compte lui sera demandé de la manière dont il aura traité
chacun.
Tous les ustensiles et, dans l’ensemble, tous les biens du monastère, il
doit les considérer comme il ferait des vases sacrés de l’autel. Il
n’est si petite chose qui ne mérite ses soins. Sans donner dans
l’avarice, sans se livrer non plus à une prodigalité ruineuse pour le
monastère, il gardera la mesure en toutes choses, et s’en tiendra aux
ordres de l’abbé. |