La Règle de Saint-Benoît
pour
tous les jours de l'année
28 novembre
Des Calendes d’octobre au début
du Carême, on s’applique à la lecture jusqu’à l’achèvement de la
deuxième heure : on dit alors Tierce, puis, jusqu’à la neuvième heure,
tous se rendent au travail qui leur est enjoint. Au premier signal de
None, chacun quitte aussitôt son ouvrage et se tient prêt pour le moment
où retentit le second signal. Après le repas les frères vaquent à leurs
lectures ou apprennent les psaumes.
Au temps du Carême, ils se livrent à la lecture du matin jusqu’à la
troisième heure pleine, puis au travail commandé jusqu’à la fin de la
dixième heure. C’est en Carême que chacun reçoit de la bibliothèque un
livre, qu’il est tenu de lire d’une manière suivie et jusqu’au bout. Ces
livres seront par conséquent distribués dès le début du Carême.
Il est de première importance qu’un ou deux anciens aient mission de
parcourir le monastère aux heures fixées pour la lecture, afin de voir
s’il ne se rencontre pas çà et là un frère qui, ayant perdu le goût de
l’étude, cherche, au lieu de s’y appliquer, une diversion dans la
fainéantise et les bavardages, et lui, non content de nuire à son âme,
entraîne encore les autres dans la dissipation. Si ce qu’à Dieu ne
plaise, il se trouve un moine aussi peu consciencieux, on le
réprimandera une première et une deuxième fois. S’il ne s’amende, on lui
infligera une correction régulière assez forte pour que les autres
redoutent de l’encourir.
Un frère ne doit pas se joindre à un autre aux heures indues. |