La Règle de Saint-Benoît
pour
tous les jours de l'année
14 novembre
36 - DES MALADES
Le soin des malades passe avant tout : de toutes les tâches c’est la
plus urgente. Qu’on se dévoue à leur service comme on ferait pour le
Christ en personne, car il a dit : « J’ai été malade, et vous m’avez
assisté " ; et encore : "Je tiens pour fait à moi-même ce que vous avez
fait au moindre de ceux-ci." De leur côté, les malades doivent
comprendre que c’est pour honorer Dieu qu’on s’emploie à leur service et
ils éviteront de contrister par d’importunes exigences les frères qui
les soignent. Seraient-ils d’ailleurs incommodes, qu’on devrait encore
les supporter avec patience, et ne voir là que l’occasion d’une
récompense plus abondante. L’abbé aura donc un extrême souci d’empêcher
qu’ils ne souffrent d’aucune négligence.
On destinera à ces frères malades un logis spécialement approprié, avec
un infirmier qui craigne Dieu, qui soit diligent et soigneux. On offrira
aux malades l’usage des bains autant de fois qu’il sera expédient, mais
à ceux qui se portent bien, surtout dans le jeune âge, on l’accordera
plus rarement. On pourra même permettre a ceux qui sont très débilités
de manger de la viande afin de se refaire ; mais lorsqu’ils auront
repris des forces, ils reviendront comme tout le monde à l’abstinence
accoutumée. Encore une fois, l’abbé apportera toute sa sollicitude à
prévenir, de la part des cellériers et infirmiers, la moindre négligence
dans le traitement des malades, car il est le premier responsable des
manquements de ses disciples. |