La Règle de Saint-Benoît
pour
tous les jours de l'année
11 mars
33 - SI LES MOINES GARDENT QUELQUE
DROIT DE PROPRIÉTÉ
L’un des principaux désordres à retrancher du monastère et à extirper
jusqu’à la racine est l’esprit de propriété. Nul n’aura donc la
hardiesse de donner ou de recevoir quoi que ce soit sans l’autorisation
de l’abbé. Un moine ne saurait détenir en propre un objet quelconque,
non pas même un livre, ni des tablettes, ni une écritoire, bref ;
absolument rien, puisqu’il ne peut même plus disposer librement ni de
son corps, ni de sa volonté, et qu’il attend du seul père de la
communauté qu’il pourvoie à toutes ses nécessités. Ainsi donc, il n’est
jamais licite de s’attribuer quelque chose qu’on ne tienne de la main de
l’abbé ou de sa permission. Tout doit être commun à tous, selon
l’Ecriture, et nul n’aura la témérité de faire sienne chose quelconque,
pas même en paroles.
Si l’on surprend quelqu’un qui s’adonne à ce vice détestable, on
l’avertira une fois ou deux; s’il ne s’amende, il subira une mordante
correction. |