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La Règle de Saint-Benoît

pour tous les jours de l'année

25 mai

6 - DE LA TACITURNITE OU ESPRIT DE SILENCE
Suivons l’exemple du Prophète : "J’ai résolu, dit-il, de me tenir sur mes gardes, afin d’éviter les péchés de la langue. J’ai mis un frein à mes lèvres, je me rends muet, je m’efface, je me défends de parler même à bon escient." Le Prophète montre par là que non seulement la peine due au péché nous interdit tout abus de langage, mais que le souci de nous taire doit nous porter parfois à renoncer à de bons entretiens.
Telle est donc l’importance du silence que, même pour deviser de choses utiles, saintes, édifiantes, on n’accordera que rarement licence de parler à ceux qui s’exercent à la vie parfaite. Il est écrit: "En bavardant, tu ne saurais éviter le péché," et ailleurs : "La mort et la vie sont en la puissance de la langue." Et, de fait, parler et instruire est le rôle du maître ; au disciple, il sied de se taire et d’écouter, et s’il doit s’enquérir de quoi que ce soit auprès du supérieur, qu’il le fasse avec humilité, soumission et respect.
Quant aux bouffonneries, aux paroles oiseuses, aux mots pour rire, nous les condamnons et frappons d’exclusion partout et à jamais. Rien n’autorise un religieux à ouvrir la bouche pour de tels propos.