La Règle de Saint-Benoît
pour
tous les jours de l'année
5 juillet
28 - DE CEUX QUI, EN DEPIT DE
CORRECTIONS MULTIPLIEES, REFUSENT DE S’AMENDER
Si un frère, souvent repris pour quelque faute et même frappé
d’excommunication refuse de s’amender, on lui infligera une correction
plus sévère, et on en veillera à lui appliquer le châtiment du fouet. Il
se peut qu’il ne se rende pas encore, ou même, hélas ! qu’emporté par
l’orgueil, il tente de justifier sa conduite. Alors, l’abbé agira une
fois de plus en sage médecin : après les fomentations calmantes, le
baume des exhortations, les médicaments des divines Ecritures, après un
suprême recours au cautère de l’excommunication, et la scarification des
verges. Si pour finir il constate que toute son industrie ne prévaut
nullement sur le mal, qu’il emploie un dernier remède, plus efficace que
tout autre, son intercession personnelle et celle de tous les frères,
afin que le Seigneur, à qui tout est possible, rende la santé à ce frère
malade. Si cependant cette dernière tentative n’amène pas la guérison,
alors, mais alors seulement, l’abbé se servira du fer tranchant et
l’expulsera, comme dit l’Apôtre : «Chassez ce pervers du milieu de vous
; " ou encore : "Si l’infidèle veut s’en aller, qu’il parte," de peur
qu’une brebis infectée ne contamine, à elle seule, le troupeau tout
entier. |