La Règle de Saint-Benoît
pour
tous les jours de l'année
21 juillet
42 - QUE PERSONNE NE DOIT PARLER APRES
COMPLIES
Les moines doivent en tout temps s’appliquer au silence, mais d’une
manière plus rigoureuse aux heures de la nuit. Et cela se pratiquera
tout le long de l’année, soit que l’on jeûne, soit qu’on ne jeûne pas.
Les jours où l’on dîne et soupe, les frères, se levant de table après le
souper vont s’asseoir en un même lieu, et l’un d’eux lit les Conférences
ou les Vies des Pères, ou quelque autre Ouvrage propre à édifier les
auditeurs on omettra l’Heptateuque et le livre des Rois dont la lecture
ne se ferait pas sans inconvénient dans la soirée pour les imaginations
impressionnables. Cette partie de l’Ecriture peut se lire à d’autres
moments. Pendant la période du Jeûne, c’est après avoir célébré les
Vêpres, suivies seulement d’un court intervalle, que les frères se
rendront à la lecture des Conférences dont nous venons de parler on lira
quatre ou cinq feuillets plus ou moins -selon le temps disponible- et,
tandis qu’on fait cette lecture, la communauté se rassemblera au
complet, certains pouvant avoir été retenus jusqu’alors dans les
occupations qui leur sont assignées. Tous les frères une fois réunis
prennent place pour les Complies, et au sortir de cet office nul n’aura
désormais licence de parler de quoi que ce soit à n’importe qui. Celui
qu’on découvrirait en train de violer cette règle du silence, serait
soumis à un châtiment sévère. Il faut excepter les cas de nécessité,
tels que l’arrivée des hôtes, ou si l’abbé a des ordres à donner. Mais
alors même, on ne doit le faire qu’avec beaucoup de gravité et de
retenue, et dans les termes d’une parfaite bienséance. |