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La Règle de Saint-Benoît

pour tous les jours de l'année

12 avril

 Le frère admis à la profession s’engagera publiquement dans l’oratoire à garder la stabilité, les mœurs monastiques et l’obéissance ; et si jamais il rompait ce pacte conclu en présence de Dieu et des Saints, il sentirait peser sur lui la réprobation de ce Dieu qu’il aurait bravé. Il rédigera cette promesse en forme de pétition au nom des Saints dont on possède les reliques, avec mention de la présence de l’abbé. Il écrira de sa propre main cette formule ; s’il ne sait les lettres, un autre à sa demande, l’écrira pour lui. Le novice appose sur la charte sa signature et la porte de ses propres mains sur l’autel. Après l’y avoir placée, il revient entonner le verset : Suscipe me, Domine, secundum eloquium tuum, et vivam ; et ne confundas me ab expectatione mea. Toute la communauté reprend par trois fois ce verset, ajoutant à la fin le Gloria Patri. Le nouveau profès se prosterne alors aux pieds de chacun des frères, leur demandant de prier pour lui, et, à dater de ce jour, il est traité comme membre de la communauté.
S’il a quelques biens, il lui faut, avant la profession, les distribuer aux pauvres, ou en faire donation au monastère en bonne et due forme, sans se rien réserver du tout ; il ne peut oublier, en effet, qu’à partir de ce jour il ne possède même plus la libre disposition de son propre corps. Aussi se voit-il sur-le-champ dépouiller des effets qu’il porte et revêtir des habits monastiques. Les vêtements qu’il vient de quitter seront portés an vestiaire et mis en dépôt, car il peut arriver, ce qu’à Dieu ne plaise ! que, le diable le poussant, il se laisse entraîner à déserter la vie religieuse : il faudrait alors, en le congédiant, lui enlever l’habit monastique, mais la cédule de pétition, retirée par l’abbé de dessus l’autel, ne lui sera pas rendue : elle restera aux archives du monastère.