La Règle de Saint-Benoît pour tous les jours de l'année 16 août Il manifestera peut-être aussi l’intention de fixer sa stabilité : on ne s’opposera pas à un tel dessein d’autant que, pendant son séjour en qualité d’hôte, on a pu juger de ses dispositions ; car si, dans le même temps on l’avait vu élever des prétentions ou trahir un tempérament fâcheux, il ne s’agirait pas de l’incorporer au monastère ; au contraire, on lui dirait poliment de se retirer, de peur que sa misère ne corrompe les autres. Mais si sa conduite ne mérite pas qu’on l’éloigne, on n’attendra pas qu’il demande à être affilié à la communauté, on lui conseillera de s’y fixer, parce que son exemple sera instructif pour d’autres, et parce qu’en tout lieu on sert un même Seigneur, on milite sous un même Roi. Bien mieux, si l’abbé l’en juge digne, il pourra l’établir un peu au-dessus du rang que lui assigne son entrée : ce qui ne vaut pas seulement pour les moines, mais aussi pour les prêtres et les clercs de différents ordres dont nous parlions plus haut : l’abbé peut les élever à un rang supérieur a celui de l’entrée, s’il reconnaît que leur conduite le mérite. Que l’abbé se garde toutefois d’admettre jamais à demeure un moine d’un monastère connu, sans le consentement de son abbé ou du moins sans lettres de recommandation, car il est écrit : "Ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas qu’on t’inflige à toi-même." |