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18 février 2005
 

            "II. Dieu est juste en ce sens que ses jugements sont toujours vrais et équitables. Justice et vérité sont in­séparables. « Nous savons que le jugement de Dieu est selon la vérité. » (Rom. 2, 2.) Car Dieu sait, il voit tout, rien ne lui échappe. Il sait ce qu'il y a dans le coeur de l'homme. « L'Éternel ne considère pas ce que l'homme considère; l'homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l'Éternel regarde au coeur. » (I Sam. 16, 7.) « Moi, je suis : je vois, dit le Seigneur. » (Jet. 7, II.)

Saint Benoît donne un rôle important à la crainte du jugement de Dieu (Règle, chap. 5, premier degré d'humilité). Il en fait le point de départ d'une spiritualité saine, forte et qui aboutit à l'amour le plus pur (ibid., chap. 2, 4 et 7). La pensée que le «juste juge» voit tout, jusqu'à nos pensées et intentions les plus secrètes, et que son jugement ne laissera rien passer, peut inspirer une certaine terreur, mais cette crainte peut être extrê­mement salutaire; elle doit nous engager

1. À éviter le mal, non seulement dans nos ac­tions, mais encore dans nos désirs, dans nos affec­tions.

2. À rectifier sans cesse nos intentions : « le Père voit dans le secret. »

3. À ne rien laisser dans l'ombre, à reconnaître nos fautes, à les accuser sincèrement. Alors, rejoi­gnant le jugement de Dieu sur nous, nous aurons droit à son pardon.

4. À avoir une grande confiance : car si Dieu, qui voit tout, voit le mal, il voit également tou­tes les circonstances atténuantes : «Vous voyez, Seigneur, le fond des cœurs; vous savez notre faiblesse » (Audi benigne Conditor). Il sait quelles sont nos origines, il sait quelles influences agissent sur nous du dedans et du dehors, il voit nos efforts, notre bonne volonté, nos bonnes intentions. Accusons-nous loyalement sans excuses, et Dieu nous excusera sans presque nous accuser. " 

 
                                                Dom Placide de Roton, Jésus c'est tout.

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