14 avril 2005 « Le régime de l’Eglise, bien qu’il admette une large coopération de ses sujets et de ses autorités secondaires, n’en est pas moins un régime centralisé, monarchique en son fond, pour la raison qu’en son fond, l’autorité sous laquelle nous nous rangeons, au spirituel, est divine. Nous sommes régis, dans l’Église, par la Révélation, communication de la Vérité Première; par la sacramentalité, qui est un effluve divin, et par un empire qui, s’étendant à la fin suprême, doit provenir du Premier Pouvoir. Tout descend donc d’en haut. Et la première étape, si tant est que c’en soit une, c’est le Christ. Le Père qui est plus grand que lui "en tant qu’homme; mais avec qui, par grâce d’union, il ne fait qu’un, lui communique les biens destinés à la race humaine. Le Fils de l’homme règne, avec Dieu, sur l’organisation que l’Evangile a appelée précisément Royaume de Dieu, pour marquer le caractère de l’autorité qui y préside. A partir du Christ, nous avons vu l’autorité divine s’écouler au moyen de la mission permanente organisée par le Sauveur comme une sorte de représentation collective. C’est le corps épiscopal, succession authentique des Douze, qui incarne cette mission. Mais la mission, étant collective, ne peut pas être elle-même inorganique. Elle a un chef. Et ce chef, à sa tête, jouera le rôle du Christ lui-même au milieu des Douze, sera le succédané du Christ, représentera l’envoyeur dans le groupe des envoyés, prêtera sa visibilité à l’invisible Chef qui est rentré dans le mystère, bien que par son Esprit incessamment communiqué, par sa présence sacramentelle et par son action multiforme dans nos rites, il ne cesse de régir sa maison. Une telle autorité ne peut-être que plénière, à l’égard de tous les rôles qui ressortissent à la mission permanente du Sauveur. »
A.-D. Sertillanges, O.P. |